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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 19:08




« Il est évident que la fortune pour le moins tardive de ma grand-mère a joué un rôle important dans cette histoire. Sans tout cet argent, mes parents ne seraient jamais revenus s'installer dans le Finistère. Et moi-même sans doute, je n'aurais jamais quitté Brest pour habiter Paris. Mais le vrai problème est encore ailleurs, quand il a fallu revenir des années plus tard et faire le trajet dans l'autre sens, de Paris vers Brest. ».

 

Paris – Brest est un huis clos familial entre une histoire d’allers et de retours. Un huis clos sous tendu par une histoire d’argent bien sûr, dans une ville «  nauséeuse » qu’on dit «  avec quelques autres la plus affreuse de France (…) tranchée comme une pyramide aztèque par un coup de faux horizontal » : Brest.

Il s’agit d’une histoire, ou plutôt de deux histoires imbriquées l’une dans l’autre  comme des poupées russes : celle que le narrateur emporte à Paris, poisseuse comme les liasses de billets, dérobées à sa grand-mère, qui tapissent le fond de sa valise ; Et celle qu’il ramène à Brest, trois ans plus tard, tapie dans les cent soixante-quinze pages de son « roman familial », « pour seule liasse, désormais, qui revenaient chez elles, au milieu des embruns dans le Finistère nord ».

 

Un vrai régal ce Paris-Brest,  (jeu de mot facile, oui bon…) …que j’ai savouré tout doucement…


Rien n’est négligé dans ce très (trop ?) court roman : l’histoire et son double de papier,  le décor, les personnages, le tout, comme une recette, servi par une écriture libre, rythmée, musicale, qui lie chaque ingrédient l’un à l’autre, avec une pointe d’humour et d’inventivité.

 

« Donc cette année-là, je suis retourné à Brest, à côté de Brest exactement, sur la côte sauvage en réalité, là où on peut se retrouver sur la dune à regarder les mouettes et la mer ce jour là plutôt calme. Tellement calme ce jour-là que depuis la route on pouvait voir l’île d’Ouessant contredire l’horizon, et contredire aussi mon père qui pour seule phrase depuis qu’on avait quitté la gare, depuis que j’étais monté à côté de lui dans sa grosse Renault, m’avait dit : « c’est brumeux ce matin sur la côte ».

 

Un livre qui fait partie de ceux que je relirai sûrement avant le grand jour à la Maison Ronde…

 


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commentaires

S
Il n'a pas eu le prix mais longue vie à Paris Brest tout de même...Je vais le faire passer autour de moi
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S
Il n'a pas eu le prix mais longue vie à Paris Brest tout de même...Je vais le faire passer autour de moi
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Y
Un vrai style pour Tanguy Viel qui s'il n'invente pas une histoire invente une manière de la raconter.
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S
Hello Lily, Paris-Brest est pour toi, assurément ! Il fait partie de mon trio de tête, chuttt il ne faut pas l'ébruiter...Quant à "Nous autres", tente l'aventure quand même, c'est un beau roman mais il ne m'a pas touché
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L
Hello Sandra, je découvre avec plaisir tes lectures du Prix Inter (j'ai mis le temps :)Je vais commencer par celui-ci (Brest, je connais bien -), j'écarte Audeguy pour le moment...A bientôt !
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