And the winner is ....Mathias Enard pour Zone...
Retour sur deux folles journées dans les coulisses de la Maison Ronde...
Samedi 15h : découverte de la Maison ronde (en travaux, chantier gigantesque prévu jusqu ‘en 2015)
à deux pas de la plus vieille Dame de France.
Arrivée en avance (le genre de rendez-vous qu’on ne manquerait pour rien au monde , vous voyez bien !), je fais quelques pas dans le Grand Hall de la Maison de Radio France puis retourne m’asseoir dehors sur un petit muret au soleil, Paris-Brest de Tanguy Viel sur mes genoux, je feuillette distraitement quelques pages. Une jurée s’approche de moi, nous nous présentons et discutons brièvement de nos lectures communes.
Mais le vrai débat est à l’intérieur. Deux hôtesses (qui nous dorloterons tout le week end) nous conduisent vers une petite salle où Eva Bettan nous accueille et nous remet un badge. Les discussions s’engagent très vite sur les romans en lice, les coups de cœur de chacun ou ceux qui nous sont tombés des mains. Le sourire est sur tous les visages, chacun de nous mesure la chance que nous avons de participer à cette belle aventure. Notre président Marc Dugain arrive et nous sommes conduits vers la salle des délibérations.
Rideau…Rideau sur près de 5 heures de débats non stop, 5 heures que personne ne verra passer. La sélection est riche, les avis diffèrent, se rejoignent, les arguments s’épuisent parfois, Marc Dugain relance le bal, Eva Bettan nous encourage à défendre nos coups de cœur…après il sera trop tard. Jamais elle ne se prononcera sur ses choix, ni elle, ni aucun des journalistes présents (Vincent Josse, notamment, nous a rejoint en cours de débats). C’est un prix libre de lecteurs, je le confirme. Et cinq heures plus tard, après trois tours de vote, le Lauréat, notre Lauréat est Mathias Enard pour Zone par 10 voix contre 8 pour Emmanuel Carrère, « D’autres vies que la mienne ». Je suis donc une jurée heureuse puisqu’il était l’un de mes deux coups de cœur.
( Sur la Photo, euh un peu floue...l'émotion sans doute...Eva Bettan à droite, Marc Dugain à gauche et au fond, tendant son micro, Vincent Josse)
Mathias Enard donc, qui nous rejoindra une heure plus tard au cours du dîner, sous les applaudissements.
Mathias Enard, heureux mais surpris puisque de retour de St Malo où il se trouvait dans le cadre du Festival des étonnants voyageurs, il s’apprêtait, avec quelques uns des auteurs de la sélection, à organiser un dîner de ….déçus !
Le repas est animé, on refait les débats en petit groupe ! Un grand bonheur pour moi et une petite déception : J’apprend que c’est Patricia Martin qui a sélectionné ma lettre (oh Joie !) mais qu’elle ne sera pas là ce soir ni le lendemain. C’est décidément une suite de rendez vous manqués avec cette grande Dame que j’admire tant ! Tant pis, il me reste « le masque et la plume », j’aurai bien l’occasion un jour d’aller la saluer…
23h30, le dîner s’achève. Un petit groupe de fumeurs (oui bon !) entoure Marc Dugain sur le parvis de la Maison de Radio France. Il nous parle de ses projets en cours, de ses travaux d’écriture qui peinent un peu devant le cinéma qui occupe une part de plus en plus importante dans sa vie : Une adaptation en cours de son roman « Une exécution ordinaire » (que j’ai par ailleurs beaucoup aimé), une adaptation à venir de son roman « la malédiction d’Edgar » et celle notamment d’un roman de Fred Vargas, qui n’est autre que …sa sœur ! (correction, sa soeur de coeur, son amie d'enfance). Un beau conseil d’écriture en cours de discussion : écrire, écrire surtout sans se relire dans un premier temps, laisser venir l’écriture automatique comme premier jet de la pensée. Un beau conseil pas tombé dans l’oreille d’une sourde pour la petite « écrivaillonne » que je suis !
(A suivre...)
ci dessous les coulisses du prix...