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M'écrire

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4 décembre 2006 1 04 /12 /décembre /2006 21:03


Quand la littérature réveille de vieux souvenirs..
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Un instant après les petits vitraux en losange avaient pris la transparence profonde, l’infrangible dureté des saphirs qui eussent été juxtaposée sur quelque immense pectoral, mais derrière lesquels on sentait, plus aimé que toutes ces richesses, un sourire momentané de soleil ; (A la Recherche du temps perdu - Du côté de chez Swann- Combray)


Ma récompense c’était le soleil. Le tout premier, vierge, pressé à froid au sortir de l’hiver. Celui qui frappe les façades des vieilles demeures sans en réchauffer le ventre qui ronronne encore du poêle à bois. Démasque les perles de poussières sur les carreaux des portes fermières. S’’enroule sur la pierre du porche comme un vieux chat qui vous chauffe la place pour la sieste. Je guettais ses apparitions intermittentes derrière la porte close pendant le repas, l’interminable repas de famille dominical dont je maudissais la longueur qui m’en faisait perdre la moindre miette, susceptible d’être engloutie à tout instant dans l’estomac d’un nuage gris. Je guettais la part du gâteau qu’il me taillait sur la pierre du porche et que je viendrais croquer de mon ombre, sitôt l’annonce du café, jambes croisées en tailleur, échine frissonnante, yeux plissées.

Ma récompense, c’était le soleil. Le printanier, le frissonnant, l’éblouissant, celui qui vous hèle derrière les carreaux, celui que vous vous languissez de rejoindre, et cette attente, ponctuée de son sourire momentané, ce dépit d’en être écartée, cette crainte viscérale de n’en recueillir que l’esquisse, c’est presque insupportable…Et cette chaleur pure, fraîche ( !) enfin,  et cette solitude (déjà !), et cette lumière vive,  quand derrière vous le café s’éternise (et vous souhaitez de tout votre corps qu’il s’éternise avant la vaisselle où il vous faudra vous lever) dans la touffeur des pièces qui sentent le renfermé de l’hiver, dans un tintement de petites cuillères et de conversations qui s’étirent et dans le clair-obscur intérieur.

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commentaires

S
Merci LilyTrès grand plaisir à écrire ce tout petit texteMais toutefois...vivement le printemps !
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L
C'est tout à fait ça.... Bravo, bravo... <br /> Combien de fois me suis-je assise moi aussi sur la première marche du perron pour goûter ce premier soleil à la sortie de l'hiver... Le bruit des petites cuillères... <br /> j'aime beaucoup. Vraiment très joli...
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