Quand la littérature réveille de vieux souvenirs...
Un instant après les petits vitraux en losange avaient pris la transparence profonde, l’infrangible dureté des saphirs qui eussent été juxtaposée sur quelque immense pectoral, mais derrière lesquels on sentait, plus aimé que toutes ces richesses, un sourire momentané de soleil ; (A la Recherche du temps perdu - Du côté de chez Swann- Combray)
Ma récompense c’était le soleil. Le tout premier, vierge, pressé à froid au sortir de l’hiver. Celui qui frappe les façades des vieilles demeures sans en réchauffer le ventre qui ronronne encore du poêle à bois. Démasque les perles de poussières sur les carreaux des portes fermières. S’’enroule sur la pierre du porche comme un vieux chat qui vous chauffe la place pour la sieste. Je guettais ses apparitions intermittentes derrière la porte close pendant le repas, l’interminable repas de famille dominical dont je maudissais la longueur qui m’en faisait perdre la moindre miette, susceptible d’être engloutie à tout instant dans l’estomac d’un nuage gris. Je guettais la part du gâteau qu’il me taillait sur la pierre du porche et que je viendrais croquer de mon ombre, sitôt l’annonce du café, jambes croisées en tailleur, échine frissonnante, yeux plissées.