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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 11:32
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Scotchée (peut être pas le terme le plus approprié pour évoquer Les Gommes, quoique), oui scotchée, donc, par l’intrigue rondement menée de ce polar (ou non-polar, difficile en fait de mettre une étiquette à un tel roman) où se confondent victime, meurtrier, enquêteurs et témoins.

        L’intrigue (si intrigue il y a tant l’auteur gomme tous les rouages habituels du genre) met en scène un inspecteur des services spéciaux, Wallas, qui se rend dans une ville, dont le nom n’est pas cité mais proche de la Mer du Nord,

 

une ville triste, grise, entourée d’un boulevard circulaire et de son canal, les rues un peu étriquées entre de hautes maisons de briques, les édifices publics sans décorations inutiles, les églises figées, les vitrines sans fantaisie. L’ensemble est solide, cossu parfois, mais austère ; les cafés ferment tôt, les fenêtres sont étroites, les gens sont sérieux. Pourtant cette ville triste n’est pas ennuyeuse : un réseau compliqué de canaux et de bassins y ramène de la mer, à six kilomètres à peine vers le nord, l’odeur du varech, les mouettes et même quelques bateaux de faible tonnage, caboteurs, chalands, petits remorqueurs, pour qui s’ouvre toute une série de ponts et d’écluses. Cette eau, ce mouvement aèrent les esprits. Les sirènes des cargos leur arrivent du port, par-dessus l’alignement des entrepôts et des docks, et leur apportent à l’heure la marée l’espace, la tentation, la consolation du possible.

 

pour enquêter sur le meurtre d’un certain Daniel Dupont qui aurait été assassiné par une mystérieuse organisation terroriste. Le conditionnel est de mise car …le corps n’a pas été retrouvé. Notre homme même donc son enquête, se perd, tourne en rond dans une ville qu’il ne connaît pas

 

Wallas aime marcher, Dans l’air froid de cet hiver qui commence il aime marcher droit devant soi,  à travers cette ville inconnue. Il regarde, il écoute, il sent ; ce contact en renouvellement perpétuel lui procure une douce impression de continuité : il marche et il enroule au fur et à mesure la ligne ininterrompue de son propre passage, non pas une succession d’images déraisonnables et sans rapport entre elles, mais un ruban uni où chaque éléments se place aussitôt dans la trame,même les plus fortuits, même ceux qui peuvent paraître absurdes, ou menaçants, ou anachroniques, ou trompeurs ; ils viennent tous se ranger sagement l’un près de l’autre, et le tissus s’allonge, sans un trou ni un surcharge, à la vitesse régulière de son pas.

 

 

et où ses pas le ramènent invariablement au lieu où se serait déroulé le crime, un petit hôtel particulier, qui se niche au bout d’une allée de gravier, derrière une grille de fer et une haie de fusain ;

 

 élabore des scénarios qu’il gomme tout aussitôt (suicide, meurtre passionnel par un fils caché…) sous le regard jubilatoire (mais bien souvent perplexe tant l’auteur brouille les pistes) du lecteur mis dans la confidence très tôt de la vraie version des faits.

 

A la recherche d’un assassin qui lui ressemble étrangement…

 

La fin est imprévisible (enfin moi tout cas je me suis fait bernée), époustouflante !

 

Ici l’excellent billet de Thom, qui pas plus que moi ne révèle la fin…surtout pas !

 

Et pour tous ceux qui l’ont déjà lu, un billet du Lycée Montesquieu du Mans qui a établi une étude comparée entre Les gommes et …bon je n’ajoute rien, ne surtout pas lire cet article si vous n’avez pas encore lu cet incontournable et que vous envisagez de le faire, cela tuerait tout votre plaisir !

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