27 février 2008
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Le pire
si vous voulez savoir
le pire peut être le pire
peut être il faut dire peut être
parce qu'en cette matière du pire
du pire secrété par l'homme
il y a toujours un au-delà un impensable
mais le pire ici maintenant là entre nous
ici et là partout sur toute la rotondité du monde
le pire à l'oeuvre grignotant rongeant
la pensée et le coeur de chacun
logé dans la chair de l'âme
dans la texture intime de l'âme
notre petite âme à nous en chacun
dans l'atome premier dur irréductible de l'être
le pire logé là et qui sournoisement
agit sournoisement gouverne
le geste et le regard
la parole et l'intention
le pire c'est la peur la peur
de l'inconnu
du non connu
du non reconnu
c'est ça : de ce qu'on ne reconnaît pas
comme sien
comme semblable à soi
(...)
or c'est absurde
rien n'est comme soi
rien ni personne
et on n'est pas soi-même
comme on croit être soi-même
partout l'inconnu partout
partout l'imprévu
l'imprévisible
l'indécidable
l'impensé
hors soi et en soi
l'inconnu partout
la moindre brise
nous retourne l'âme comme un gant
(...)
à chaque instant sans indulgence sans compromis
faisons l'éloge de l'inconnu
en toute chose à chaque instant
cherchons l'autre visage du monde
célébrons oui l'étranger visage
Cet extrait de texte " Eloge de l'inconnu" est tiré du recueil d'harangues "Sermons joyeux " de Jean-Pierre Siméon...
..."concue pour être proférée par des comédiens et des comèdiennes sur un plateau de théatre ou en tel autre lieu qui leur semblera approprié "
Oui il faut faire l'éloge de l'inconnu, de l'imprévu, de l'imprévisible "ou encore inspirer de l'inconnu, expirer de l'inconnu, c'est la respiration ordinaire de la conscience"
Me fait songer à l'une des plus belles, des plus émouvantes chansons de Brassens : "Les passantes"