Qui accompagnera sûrement mes prochaines soirées lectures....(toujours pas de paquet dans ma boite aux lettres, j'ai entretemps eu une vague notion du nombre de pages à lire...hum hum)
En attendant ce petit bonheur, une petite perle, un frisson...
J’aime la rosée
Les matins givrés
J’aime la lune rousse
Le thé vert pamplemousse
J’aime, J’aime…
J’aime les sous-bois
La pluie sous les toits
J’aime les mystères
Les coteaux du Jasnières
J’aime, J’aime…
J’aime le prénom Jeanne
Le mot filigrane
J’aime être dans la lune
Les édredons en plume
J’aime, J’aime…
J’aime la rando
L’odeur des poireaux
Les matins alanguis
J’aime les librairies
J’aime, J’aime…
J’aime la solitude
Les villes qui s’allument
Les hommes mal rasés
Les gamins dépeignés
J’aime, J’aime…
J’aime le voyage
J’aime les orages
J’aime les théières
Bah oui…j’aime France Inter
J’aime, J’aime…
J’aime les artichauts
J’aime les jeux de mots
« J’aime les autoroutes
Mais qu’est que tu veux que ça me foute… »
Allez...Qui s'y colle ? Je connais bien 2 3 amoureux /ses du bel Arthur qui viennent butiner par ici de temps en temps...
Ah là là comment vous dire ? Un concert d’Higelin, ça ne se raconte pas, ça se vit, ça se ressent surtout. Je suis sans voix, sans mots…
Juste vous dire, qu’hier soir Higelin nous a enchanté de sa poésie, de sa verve habituelle, de son humour, de ses coups de gueule aussi, (arf devinez contre qui ? Le p’tit Nicolas !) et surtout surtout de son talent, mêlant avec subtilité chansons récentes de son dernier album « Amor doloroso » (Ah magnifique Amor doloroso justement, divin Crocodail - avec pour moi une petite pensée pour mon guilli sauteur, c’est sa préférée…Bin oui elle est rock maman - et sensuelle, si sensuelle Queue de paon accompagné d’un jeu d’éclairage superbe) ,vieilles chansons rock avec un nouvel arrangement à la sauce swing (je ne sais pas parler musique, je vous le dit tout de suite, j’essaye juste de mettre des mots sur des sensations, des émotions) : Le Minimum (en intro), Mona Lisa Klaxon (se bonifie en vieillissant cette chanson), Denise (Tu as tout ce que tu veux mais comme tu veux ce que t'as pasTu sais même pas ce que t'as et c'est pour ça que tu m'en veux), et les incontournables : Cigarette, Tombé du ciel...
And the cerise sur le gâteau, deux rappels : Champagne …(obligatoire) et …Tête en l’air !!!
J'étais comblée !
Côté public, tout âge confondu tirant sur le grisonnant tout de même à l’instar de mon voisin de gauche qui juste avant le concert sortit tout à coup son portable pour joindre un ami… « Devine d’où je t’appelle ? (…) Tu te souviens, il y a trente ans à Lyon …bah le public n’a pas changé, c’est le même en plus blanc… » Là, bref œillade de ma part, pouvais pas laisser passer ça, j’ai toujours fait plus que mon âge mais quand même …
Sourire complice avec cet inconnu…C’est beau une pareille fidélité, moi ça m’a émue…
Allez, Champagne…
La nuit promet d'être belle
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse.
Saisi d'une sainte frousse,
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses.
Valets volages et vulgaires, ouvrez mon sarcophage
Et vous, pages pervers, courrez au cimetière.
Prévenez de ma part mes amis nécrophages
Que ce soir, nous sommes attendus dans les marécages.
Voici mon message :
Cauchemars, fantômes et squelettes, laissez flotter vos idées noires
Près de la mare aux oubliettes, tenue du suaire obligatoire.
Lutins, lucioles, feux-follets, elfes, faunes et farfadets
Effraient mes grands carnassiers.
Une muse un peu dodue me dit d'un air entendu : " Vous auriez pu vous raser. "
Comme je lui fais remarquer deux-trois pendus attablés
Qui sont venus sans cravate,
Elle me lance un œil hagard et vomit sans crier gare quelques vipères écarlates.
Vampires éblouis par de lubriques vestales,
Égéries insatiables chevauchant des Walkyries,
Infernal appétit de frénésie bacchanales
Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie,
Satyres joufflus, boucs émissaires, gargouilles émues, fières gorgones,
Laissez ma couronne aux sorcières et mes chimères à la licorne.
Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition,
L'air tellement accablé
Qu'on lui donnerait volontiers
Le Bon Dieu sans confession,
S'il ne laissait, malicieux,
Courir le bout de sa queue
Devant ses yeux maléfiques
Et ne se dressait d'un bond
Dans un concert de jurons,
Disant d'un ton pathétique
Que les damnés obscènes
Cyniques et corrompus
Fassent griefs de leur peines
À ceux qu'ils ont élus,
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables
En sont venus à douter d'eux-mêmes
(Dédain suprême).
Mais, déjà, le ciel blanchit.
Esprits, je vous remercie
De m'avoir si bien reçu.
Cocher, lugubre et bossu,
déposez-moi au manoir
Et lâchez ce crucifix
Décrochez-moi ces gousses d'ail
Qui déshonorent mon portail
Et me chercher sans retard,
l'ami qui soigne et guérit
la folie qui m'accompagne
Et jamais ne m'a trahi :
Champagne...